21/05/14 : Zone Euro : les retards de paiement menacent la croissance
Dans la rubrique Actualité du crédit
Alors que la fin de la crise semble amorcée, les signes de reprise restent invisibles en Europe. Les pertes sur créances irrécouvrables de 360 milliards d’euros en 2013 dans la zone européenne expliquent en bonne partie cet écart. Dans le sillage de ce manque à gagner pour les entreprises, les embauches pâtissent.
Taux de croissance européen en berne à 0.2%
Selon l'office européen des statistiques Eurostat, la croissance du premier trimestre 2014 n'est pas à la hauteur des attentes. Le produit intérieur brut de la zone euro n'a grimpé que de 0,2 %. Les analystes tablaient pourtant sur une croissance de 0,4 % sur la période de janvier à fin mars, mais les données de plusieurs pays ont révélé une économie qui reste en berne. En France, deuxième économie de la zone euro, l'activité a tout simplement stagné.
Les retards de paiement identifiés comme frein à la reprise
Les retards de paiement se révèlent un facteur qui handicape sérieusement la croissance des entreprises européennes. L'enquête European Payment Index 2014 (EPI 2014) d’Intrum Justitia le confirme: pour 50% des 10 000 entreprises interrogées en Europe, les retards de paiements entravent leur croissance. Pour 36% d'entre elles, ces retards menacent même leur survie.
D'ailleurs depuis huit ans, le taux de pertes sur créances irrécouvrables des entreprises européennes s’est accru chaque année. Résultat : près de trois entreprises sur quatre (72% en Europe, 77% en France) affirment ne percevoir aucun impact positif de la reprise économique.
L'emploi, victime collatérale
Toujours selon l'European Payment Index 2014, 40% des chefs d'entreprise évitent d'embaucher au vu des retards de paiement. Pire : pour un quart d'entre eux, le manque à gagner les oblige à licencier.
Toutes les économies sont concernées, y compris la première, celle de l'Allemagne. Outre-Rhin, 35 % des entreprises indiquent que les retards de paiement impactent leur décision de procéder à des licenciements. En France, 25 % des entreprises françaises font le même constat.
Les délais de paiement très dégradés sont toujours plus nocifs pour l'emploi, les investissements et la croissance. Il est urgent que les entreprises sortent de ce manque de liquidités qui les conduit à des restrictions dans une mesure rarement atteinte. Les efforts sur la baisse des délais de paiement, une gestion plus rigoureuse du poste clients sont fondamentaux pour espérer améliorer l’activité économique européenne et française.
Philippe Bernis (Direct Recouvrement)
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