Le Journal du Recouvrement

Le Journal du Recouvrement

Taux d'intérêt légal au 2nd semestre 2022

Dans la rubrique Actualité du crédit

 

 

Taux d'int.jpgL'arrêté du 27 juin 2022 relatif à la fixation du taux de l'intérêt légal, publié au JORF du 2 juillet 2022. relatif à la fixation du taux de l’intérêt légal vient d’être publié au JO (téléchargez l'arrêté). Le taux de l'intérêt légal applicable sur le 2nd semestre 2022 n'évolue qu'à la marge par rapport à celui du 1er semestre : 3,15 % si le créancier est un particulier, 0,77 % pour les créances des professionnels à l’égard des particuliers ou d’autres professionnels. Quant au taux de la Banque Centrale Européenne (BCE), il reste figé à 0% depuis le 2ème semestre 2016, avant une hausse attendue en 2023 ?

 

Le calcul des pénalités de retard

Le Code de Commerce impose aux entreprises d’indiquer sur leurs factures le taux d’intérêt applicable en cas de retard de paiement. Ce taux peut être librement fixé sans toutefois être inférieur à 3 fois le taux d’intérêt légal. Malgré un taux d’intérêt légal très faible depuis 2010, les entreprises choisissent paradoxalement d’appliquer ce seuil de 3 fois le taux d’intérêt légal dans le calcul de leurs pénalités de retard.

 

 Intérêts de retard = (montant impayé X taux d’intérêt) X (nbre de jours de retard / 365)

 

  Pour les entreprises ayant donc choisi des conditions de 3 fois le taux d’intérêt légal, le montant des intérêts dus par un client en retard de paiement majorera sa dette de 2,28 % par an sur S1 2022 et 2,31 % à partir du 1er juillet ! Une facture de 10 K€ en retard de paiement depuis 1 mois en août portera dans ce cas les intérêts à 19,25 €. Inutile de présenter la note à votre débiteur. L’effet dissuasif souhaité n’aura que peu de portée…

 

Evolution taux.jpg

Recouvr'Up, un outil de calcul en libre-service

Afin d'éviter de se débattre avec calculatrice, taux et délai, nous avons créé pour les entreprises la plateforme Recouvr'Up. Gratuite et intuitive, Recouvr'Up calcule et relance les pénalités de retard en 3 clics.

 

Logo Recouvr'Up png.png

 

Rappel sur les règles d’application de ces pénalités

L’obligation porte sur le versement de l’indemnité mais aussi sur l’information du débiteur

 

Les conditions de règlement - comprises dans les conditions générales de ventes (CGV) – doivent obligatoirement mentionner cette indemnité de 40 € ainsi que le taux applicable en cas de retard. Ces conditions de paiement ont été ajoutés à la liste des mentions obligatoires de la facture (Art L 441-3)

 

L’indemnité forfaitaire de 40 € et les intérêts de retard sont dus de plein droit dès le premier jour de retard de paiement quel que soit le délai applicable à la transaction. L’indemnité de 40 € est due pour chaque facture payée en retard.

 

L’indemnité est due en cas de retard de paiement lié à une transaction soumise au code de commerce

 

Tous les professionnels (à l’exclusion des particuliers) soumis aux règles relatives aux délais de paiement figurant au code de commerce, devront verser cette indemnité lorsqu’elles paient une facture après l’expiration du délai de paiement.

 

Afin d’écarter tout risque de confusion, il est préférable que les entreprises qui ont des clients professionnels et des clients consommateurs établissent deux modèles de factures distincts et ne fassent pas figurer la mention de cette indemnité sur les factures adressées aux consommateurs.

 

L’indemnité est due en sus des intérêts de retard et n’écarte pas la possibilité de demander une indemnisation complémentaire

 

L’indemnité forfaitaire de 40 € vient s’ajouter aux intérêts de retard. Cependant, ces 40 € ne doit pas être inclus dans la base de calcul de ces pénalités.

 

L’indemnité forfaitaire n’exclut pas la possibilité pour le créancier de demander au juge une indemnisation complémentaire, sur justification, lorsque les frais exposés sont supérieurs au montant de l’indemnité forfaitaire (par exemple pour la rémunération d’un avocat ou d’une société de recouvrement de créances).

 

 L’indemnité n’est pas soumise à la TVA.

 

En application de l'article 256 du code général des impôts une somme, quelle qu'en soit la qualification (indemnité, subvention etc.) n'est soumise à la TVA que pour autant qu'elle s'analyse comme la contrepartie d'une livraison de bien ou d'une prestation de services réalisée à titre onéreux au profit de la partie versante.

 

En revanche, les sommes qui ont pour objet exclusif de réparer un préjudice n'ont pas à être soumises à la TVA dès lors qu'elles ne constituent pas une telle contrepartie.

 

L’indemnité forfaitaire de 40 € versée par le débiteur ainsi que les intérêts de retard ont pour objet de réparer le préjudice subi par le créancier du fait de son paiement tardif, constitutif d'un manquement de ses obligations contractuelles par le débiteur. Ils ne sont par conséquent pas soumis à la TVA.

 

L’indemnité doit être rattachée à l’exercice fiscal de son encaissement ou de son paiement

 

L’article 237 sexies du CGI permet de rattacher fiscalement les produits et les charges correspondant aux pénalités de retard à l’exercice de leur encaissement ou de leur paiement.

 

 

Philippe BERNIS (Direct Recouvrement)

 



06/07/2022
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2609 autres membres