Retard de paiement des entreprises : l'amélioration s'accélère au 2ème trimestre
Dans la rubrique Actualité du crédit
Le retard de paiement se définit comme tout paiement effectué au-delà du terme convenu contractuellement. Altares livre son étude sur ces comportements de paiement dans les relations commerciales au 2ème trimestre. Notre synthèse sur cette tendance, secteur par secteur en France.
Après une hausse rapide et continue depuis le printemps 2014, atteignant au début de l’été 2015 leur pire valeur depuis dix ans, à 13,6 jours, les retards de paiement se sont stabilisés à 13,2 jours fin 2015 pour atteindre 12,6 jours au 1er trimestre puis 12,2 jours au 2ème. Si les comportements se détendent globalement, des inégalités demeurent.
LES COMPORTEMENTS DE PAIEMENT PRIVÉ / PUBLIC EN France
Dans le secteur privé, les retards de paiement se stabilisent dans les sociétés commerciales (12,5 jours) mais s’allongent d’une journée chez les artisans-commerçants (12,3 jours). Plus précisément, des tensions apparaissent pour les plus petits acteurs, ceux de moins de 3 salariés, qu’ils soient sous forme d’entreprises individuelles (12,6 jours) ou de sociétés (13,2 jours) ; les décalages de règlement augmentent d’une journée.
Il en est de même dans le monde associatif où les plus petites structures dérapent également d’une journée (13,8 jour). A fin juin, près de 9 % d’entre eux (contre moins de 7 % en moyenne toute taille) règlent leurs factures avec un retard supérieur à 30 jours.
En revanche, la situation s’éclaircie pour les PME de 10 à 249 salariés; le retard moyen se réduit d’une demi-journée (12,8 jours). les comportements de paiement ne s’améliorent pas dans les ETI de plus de 500 salariés dont le retard moyen se situe à 15,1 jours en t2 contre 14,9 en T1.
Concernant le secteur public, en dépit des dérapages observés chez les grands acteurs de l’Administration, l’ensemble du secteur public affiche une sensible amélioration des comportements de paiement.
Les collectivités territoriales offrent une lecture particulière des habitudes de paiement. La proportion des grands retards est peu importante (2,8 %) et le délai moyen de report tombe sous les 8 jours, en recul de près d’une journée par rapport au 1er trimestre. Ces bons chiffres masquent toutefois une forte disparité de règlement ; les retards de règlement vont du simple au double, de 7 jours à 14 jours, selon qu’il s’agisse d’une petite ou d’une grande collectivité.
LES COMPORTEMENTS DE PAIEMENT PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ EN FRANCE
Le bâtiment consolide sa place de meilleur payeur. Plus d’un entrepreneur sur deux (54,3 %) règlent leurs factures sans aucun retard. Les comportements de paiement s’améliorent dans l’immobilier mais seulement 36 % des entreprises règlent leurs factures à l’heure et plus d’une sur dix les reportent d’au moins 30 jours après l’échéance.
Le commerce de détail accuse une dégradation sensible des habitudes de paiement. A peine plus de 38 % des détaillants payent leurs factures sans retard, c’est 2 % de moins qu’en début d’année.
L’industrie manufacturière confirme les bonnes tendances observées à la fois en B2B et sur les PME. le taux de payeurs à terme gagne 2 % ce trimestre mais demeure juste sous 32 %. Par ailleurs, moins de 5 % des industriels reportent leurs règlements de plus de 30 jour.
Dans les services aux entreprises, près d’une entreprise sur trois règle ses factures sans retard mais contrairement à l’industrie manufacturière, 8 % reportent le règlement de plus de 30 jours.
Dans le transport routier de marchandises le retard moyen stable à 15 jours masque une augmentation des grands retards. En effet, la proportion de paiements ponctuels augmente (26,6 % en t2 contre 25,1 % en t1) mais celle des retards supérieurs à 30 jours également (8,3 % contre 7,8 % en t1).
Les services à destination des particuliers concentrent les tensions les plus marquées. le retard moyen augmente de 3 jours dans les activités de coiffure, soins de beauté, entretien corporel et atteint 19,5 jours. la restauration est également mal orientée avec des retards qui s’allongent de 2 jours au-delà de 19 jours dans la restauration traditionnelle comme rapide.
Si les délais de paiement se sont sensiblement améliorés depuis le début de l’année, ils restent encore très élevés. Les membres du réseau mondial Dun & Bradstreet ont confirmé qu’à partir de 30 jours de retard, la probabilité de défaillance est multipliée par 6. Et à partir de 69 jours la probabilité est 11 fois plus forte. Une vigilance régulière sur ses encours clients est donc toujours de mise.
Philippe Bernis (Direct Recouvrement)
A découvrir aussi
- 19/06/13 : Assureurs-crédit : du nouveau pour donner plus de temps aux PME
- 09/06/15 : La croissance dépend de la baisse des retards de paiement
- Le baromètre économique S1 2016 des entreprises par Creditsafe
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2609 autres membres